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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 09:53

        Voyage en voilier: informations sur les différentes routes possibles

Après 6 ans de voyage en famille sur notre voilier, nos enfants ont exprimé le désir d'arrêter le voyage pour rentrer en France. Quitter le Pacifique a été une décision difficile pour nous. Cet océan, c'est tout ce dont on avait rêvé lorsqu'on avait décidé, 20 ans avant, de lever l'ancre: des mouillages déserts, des fonds marins plein de couleurs et de vie, des populations accueillantes et authentiques. Il nous fallait renoncer à cette vie  entre ciel et mer faite de rencontres, de partages, de tensions parfois mais souvent de rires.
Le temps de la réflexion

Lorsque le retour en France fut décidé, la question s'est posée: mais par où?

 

Si avant, il était évident de passer par l'Indien puis la Mer Rouge, aujourd'hui, les actes de pirateries font hésiter plus d'un plaisancier. Depuis 2010/ 2011 le nombre d'attaques ne cesse de croitre et la zone d'insécurité de s’étendre: du golfe d'Aden, au nord de Madagascar jusqu'au large des Maldives.

 

Pour éviter ce danger, jusqu'à présent, les solutions étaient de naviguer en convoi ou de participer à un rallye ( Blue Water Rallies, Vasco de Gama). Les derniers évènements montrent que la navigation dans cette zone est devenue trop dangereuse: la fin tragique de l'équipage du voilier Quest en février 2011 inscrit à  « Blue Water Rallies » en a montré la limite. Ces organisations ont décidé soit de s'arrêter soit de ne plus  proposer de rallyes dans ce secteur pour 2012/ 2013.

Il reste peu de solutions:  Certains pensent à  s'armer pour repousser les attaques des pirates , d'autres décident de mettre leur voilier sur un cargo au prix d'environ 750 $ le pied sans compter les frais annexes en partance de Thailande ou de Malaisie pour un retour sur l'Europe. Ce qui n'est pas à la portée de tout le monde.

 Il est temps de réfléchir à d'autres routes:

La plus évidente est le  passage par l’Afrique du sud en évitant le nord de Madagascar et le canal de Mozambique puisque les pirates y sont présents.

 

J'ai essayé une route retour peu utilisée et pourtant qui comporte beaucoup d'avantages. Par les 40° sud du Pacifique et les canaux de Patagonie: ce qui permet de  naviguer sur l’autoroute du sud avant de découvrir un endroit merveilleux tant par sa beauté que par son étrangeté: la Patagonie.

 

Par l’Indonésie et la mer rouge 

Aujourd'hui cette route est  vivement déconseillée en raison des risques d'attaque par les pirates somaliens

 

Le trajet:     Départ de Nouméa, Australie ( de la barrière de corail jusqu'à Darwin), remontée de l'Indonésie, Malaisie, Thaïlande, Oman, Mer Rouge, Méditerranée, France.

La période:    Le départ de Nouméa vers mai, la traversée de l'Indonésie vers juillet après la saison cyclonique, le départ de Thaïlande avec l'arrivée de la mousson d'est vers janvier, l'entrée en méditerranée se fait habituellement au printemps.

La distance:     Environ 11000 milles

Avantages:     La distance est limitée: peu de grandes traversées
                          La beauté des îles indonésiennes,
                          Les fonds marins de la mer rouge
                          La gentillesse des gens en Asie

 

Inconvénients:   
Les conditions de navigation:        beaucoup de navigations au moteur dus à:
                                                               l'absence de vent d’Indonésie jusqu'en Thaïlande
                                                               les vents faibles jusqu'en mer rouge
                                                               les vents contraires en mer rouge, irréguliers et souvent forts qui imposent une surveillance constante de la météo pour calculer le temps de trajet permettant de rejoindre un abri.
       
Formalités:            Les tracasseries administratives en Indonésie,
                                 Les bakchichs trop souvent demandés dans les pays de la Mer Rouge mais aussi en Asie et Sri-Lanka, élevant  le coût du voyage.

 

Par l’Afrique du Sud 

Pour éviter les pirates, il faut donc passer par le sud avec pour escale Rodrigue, Maurice et la Réunion.

 

Le trajet:     Départ de Nouméa, l’Australie (de la barrière de corail jusqu'à Darwin), Rodrigue, Maurice, Réunion,  Afrique du Sud, île Sainte Hélène, Açores, France

La période:     Il est nécessaire de bien calculer le programme de navigation pour éviter la période des cyclones de l’océan indien et pouvoir attendre la bonne saison pour la traversée vers l'Afrique du Sud . A savoir que la durée de séjour est limitée à un mois à Rodrigue et Maurice et qu'il y a un problème de places de port à la Réunion, seule solution pour s'arrêter sur cette île qui n'offre pas de possibilité de mouillage.

La distance:     Environ 19 000 milles

Avantages
        La découverte  des pays de la pointe de l'Afrique en prenant le temps de visiter l'intérieur des pays aux paysages étonnants et les réserves d'animaux qui nous font tous rêver.
        La traversée de l'océan indien se fait avec des vents portants soutenus et pour  la remontée de l'Atlantique Sud, les vents sont  favorables.

Inconvénients:   
                         La route la plus longue avec deux grandes traversées ( l'Indien et l'Atlantique) sans possibilité d'escale en cas de besoin: mauvais temps, problèmes techniques,  santé...

                         Les saisons à respecter: la période cyclonique s'étend de début novembre à fin mai dans l'indien, limitant la traversée entre juin et octobre. Le passage du cap de Bonne Espérance se fait pendant l'été austral mais plutôt en novembre pour éviter les cyclones qui peuvent descendre jusqu'au sud de Madagascar.

                        Des zones à risques: De la Réunion au premier port d'Afrique du sud, il y a 1500 milles environ à faire en essayant d'éviter les dépressions qui se succèdent tous les 3 / 4 jours.
Ce secteur a une mauvaise réputation liée aux spécificités de l'endroit:
                        les vents dépressionnaires de sud ouest s'opposent au courant des Aiguilles qui descend le canal du Mozambique du nord au sud sur les fonds peu profond du plateau continental.
Ceux qui connaissent le phénomènes des mascarets dans les passes des Tuamotus peuvent s'imaginer les vagues créées sur une telle distance. Des vagues de 18 à 20 mètres sont régulièrement enregistrées mais surtout c'est au sud de Madagascar que les plus grosses vagues scélérates peuvent se former.

                        La navigation le long des côtes d'Afrique du Sud est connue pour être difficile. Les entrées de port avec du vent fort peuvent être sportives.

 

carte du 9 février

Par les canaux de Patagonie

Le trajet:       Départ de Nouméa, Nouvelle Zélande, Chili, Brésil,  Açores, France

La période:    La traversée doit se faire pendant l'été austral de décembre à mars, de la Nouvelle Zélande jusqu'en Argentine.

La distance:     Environ 14 000 milles

Avantages

 La découverte des canaux de Patagonie: navigation protégée, paysages surprenants. Dans le sens, Puerto Montt à Punta Arenas, le vent est au portant, permettant une navigation à la voile.                         

 

Les vents portants sont réguliers dans les 40° sud du Pacifique, sans risque de grain, l'arrivée des dépressions est prévisible.

 Possibilité de s’arrête: au chili, en Argentine puis le long de la côte du Brésil.                          

 

 La simplicité des formalités d'entrée dans l'ensemble des pays, et en plus c'est gratuit !                         

 

La gentillesse et la disponibilité des populations rencontrées, une mention spéciale pour les Chiliens et aussi les Açoriens, sans oublier les New Zélandais

Inconvénients:   

La navigation avant d'arriver sur Puerto Montt et au sortie du détroit de Magellan peut être très musclée.        

La remontée de l’Atlantique peut se faire au prés lorsque les alysés ne sont pas établis. En 2011, les vents ont été de nord / nord est . 

Une longue traversée sans possibilité d'escale entre la Nouvelle Zélande et le Chili.

 

Pour connaitre nos impressions sur la route choisie, vous pouvez lire les articles écrits sur ce blog.
Voiles et voiliers sur son site internet a consacré un article sur ce voyage retour. Ci-dessous, le lien pour retrouver l'article:
http://www.voilesetvoiliers.com/grande-croisiere/l-atlantique-et-le-pacifique-a-tire-d-ailes-5-deux-ailes-dans-les-canaux-de-patagonie/

A bientôt

Maryline et Guy

 

 

 

 

 

 

 

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 09:00

 

 

                    La remontée de l'atlantique: du près … encore du près !!

Le brusque changement de météo nous oblige à modifier notre programme. Nous abandonnons l'idée d'aller tourner autour du Cap Horn et décidons de sortir des canaux par le détroit de Magellan.

Nous n'aurons pas le droit à la boucle d'oreille des valeureux marins du Horn.

 

deux ailes

 

 

Un départ mouvementé

 

Le temps de faire les papiers et les courses à Punta Arenas, nous constatons une dégradation du temps qui nous fait nous hâter. Nous quittons le mouillage avec une prévision de 25 nœuds et nous subissons dans cette mer intérieur plus de 40 nœuds avec des rafales à 50 / 60 nœuds, nous obligeant à nous réfugier dans le seul abri possible sur cette zone: la Bahia Genete Grande, juste derrière la pointe sud ( 53 sud / 70.19 ouest).

 

Deux jours à attendre que le vent se calme un peu, le 1 avril, nous décidons de lever l'ancre de nuit pour affronter les passages resserrés de la sortie avec une marée favorable. Ce ne fut pas une partie de plaisir mais nous avons réussi à passer les deux détroits sur un seul flux. Nous avons croisé plusieurs cargos dans le détroit de Magellan, mais pas de problème: équipage très pro et sympa.

Nous mouillons près de la Punta Tandy ( 52°15 sud / 69.22 ouest) pour attendre la marée et sortir dans de bonnes conditions et surtout dormir un peu.

 

Vers 13 h le 3 avril nous laissons les côtes chilienne, à 20 h le vent souffle à plus de 40 nœuds, les ailes sous 4 ris Toute la nuit , il va se déchainer à 50 nœuds allant jusqu'à 60 nœuds. La mer est en formation, déjà très creuse mais encore courte. Le vent est plein arrière mais le pilote va pouvoir assumer. Matin Bleu cavale et va faire des surfs à 25 nœuds.

Le plus dur, c' est le froid: 4° avec le vent: c'est pire que le mistral!

 

Le sud nous a montré qu'il ne fallait pas le mésestimer. Une vague scélérate va coucher le voilier. A cet instant, je suis content d'avoir bien préparé le bateau. Ce n'était vraiment pas du temps perdu !

 

Matin Bleu nous a surpris pas sa capacité de vitesse et sa stabilité. Je ne pensais pas qu'il puisse surfer à 25 nœuds sous pilote et en plus avec autant de facilité. Cette vitesse nous a permis de ne pas nous faire rattraper par les vagues tout en faisant route en toute sécurité malgré les conditions.

 

 

La remontée jusqu'au Brésil

 

Nous allons faire la course avec les dépressions qui remontent vers le nord mais nous garderons une petite avance sur elles. Il était vraiment temps de quitter la zone, les vents vont rester forts à très forts sur le grand sud.

Nous espérons du vent de sud / sud ouest qui ne viendra pas. Le vent va se maintenir au nord / nord est, nous obligeant à vivre penchés pendant près de 3000 milles.

 

beau-temps-sur-mert.JPG

 

Nous allons quitter progressivement les températures extrêmes. Je réalise que j'ai dormi recroqueviller pendant toute cette période. Nous allons apprécier de naviguer enfin dans les tropiques. Pouvoir de nouveau s'habiller d'un simple t-shirt est un vrai plaisir.

 

 

La navigation au près nous empêchent d'ouvrir les capots du voilier. L'humidité est toujours omniprésente.

Nous rêvons de dormir à plat, de marcher sur de longues étendues de sable chaud... vivement le Brésil: son rhum, la samba et le sourire des jeunes filles !

 

 

 

 

Le Brésil


coucher de soleil sur vagues

J'ai rêvé, dès mon premier voyage, d'aller au Brésil. L'escale à Natal a été courte alors je ne peux que donner une impression superficielle et rapide. C'est une grande ville en pleine mutation comme une grande partie du pays. Elle se modernise: immeuble, hypermarché comme en France ( même marque), circulation... la vie est chère et les rencontres pas aussi faciles que je pouvais l'imaginer. Cette halte nous a permis de nous reposer mais je n'en garde pas un grand souvenir.

 

Par chance, Natal est une des villes les plus sûres du pays, ce que je confirme.

 

 

L'atlantique nord

 

Après 2 jours de vent de travers, nous avons repris notre position penchée que nous avons gardé jusqu'au Açores. Cette année le vent était nord est. Nous avons du faire avec. Par chance, il n'était pas trop fort entre 10 à 20 nœuds en moyenne.

sargasse-arriere-matin-bleu.JPG

 

Nous avons commencé cette traversée en étant malade: une sorte de grippe qui a persévéré plusieurs jours.

Nous avons croisé beaucoup de bans de sargasses.

 

En remontant sur les Açores, nous avons quitté la chaleur pour connaître le printemps avec les jours qui se rallongeaient à vu d’œil puis nous avons retrouvé le froid et remis la polaire en approchant du 30° nord.

 

Je commence à réaliser que je rentre en France. La fin du voyage se rapproche. Maryline cherche un lieu où Matin Bleu puisse s’amarrer.

 

 

Il est temps d'arriver, je découvre que la toile neuve du haut des ailes, que j'ai refait à Nouméa avant le départ, se déchire. ( voir l'article « Voile Aile: déchirure... déchirure! »

 

 

 

Les Açores


vue-sur-la-mer.JPG

Une très belle escale par l'accueil des açoriens, la beauté des paysages, la qualité de vie préservée.

Au niveau climat, c'est très océanique et frais.

Je serai bien resté plus longtemps pour découvrir les différentes îles, prendre le temps de vivre au rythme des habitants.

Nous avons pu refaire le haut des ailes sur les quais de Horta, un voilier m'ayant vendu un vieux génois. Il nous tarde d'arriver en France. Déjà juin, bientôt 7 mois sans voir ma famille, près de 6 mois depuis le départ de Nouméa.

 

 

 

 

 

 

Dernière ligne droite


dorade péché

le vent est avec nous, les conditions faciles. En une semaine , nous allons parcourir les derniers miles ( environ 1300 ).

Une très belle traversée avec de l'animation pour une fois. Le vent faible des premiers jours nous permet de doubler deux fois le Bel Espoir qui avance au moteur; c'est l'occasion d'échange de crêpes contre du rhum et des fleurs. Le vent va forcir grâce à une dépression qui passe plus au nord permettant à Matin Bleu de retrouver des moyennes journalières agréables (autour des 190 miles / 24 heures) .

 

 

L'arrivée au petit matin, dans le brouillard, nous empêche de voir Belle Ile. Nous découvrons la Vilaine, havre de paix et de verdure après tous ces mois en mer.

 

 

 

                                 Matin Bleu replie ses ailes en attendant un nouveau départ vers d'autres aventures.

matin-bleu-a-foleux.JPG

A suivre

 

 

Le blog continue même si le voyage s'est terminé

 

Vous avez été nombreux à vous interesser au blog: pour le voyage et aussi pour le voilier.

Vous nous avez souvent posé des questions pertinantes sur des aspects techniques.

C'est pourquoi, nous vous proposons de poursuivre en écrivant des articles sur des points spécifiques.

Le  premier thème portera sur le gréement et les ailes du voilier. N'hésitez pas à donner votre avis , à poser des questions.

Donc à très bientôt !

 

Guy et Maryline

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 07:00

 

 

              Les canaux de Patagonie, un moment d'éternité (suite et fin)


15-effet-de-lumiere-sur-mouillage.JPG

 

                                                                Quelques impressions

Pour nous tous, le cap Horn et les canaux de Patagonie sont des lieux mythiques. Dans les 40° /50° sud, on ne peut plus se mentir ou se faire d'illusion sur les qualités du capitaine, de l'équipage et du bateau.

C'était important pour moi, après 50 000 milles avec Matin Bleu dans les eaux tièdes des tropiques de le faire naviguer dans des conditions réputées rudes et difficiles. Mon but en prenant cette route sud était de confirmer la fiabilité et la performance des ailes même par vents forts. J'avais aussi envie de connaître cet endroit étonnant où l'homme n'a pu laisser son empreinte.

 

annexe a terre °°

 

 

Un paysage de début du monde


Souvent la beauté des canaux m'a laissé sans voix. J'ai aimé cette nature vierge. Nous sommes très contradictoires: nous voulons sans cesse laisser notre empreinte tout en rêvant de paysages inexplorés. Les canaux offrent encore  cette impression d'être les premiers hommes marchant là où nul n'a encore mis sa marque.

Une multitude d'îles sans village, sans maison, sans route ni chemin. Un décors de roches, d'eau et de mousses. Même les animaux sont rares.

mouillage-dans-glacier.JPG

 

 

 

J'ai éprouvé la même sensation qu'au milieu du désert ou du Pacifique: être seul dans un environnement naturel où les règles de l'homme n'interviennent pas.

 

Pour certains, cela peut être déstabilisant, pour ma part, j'ai l'impression de devenir un simple élément d'un Tout qui m'intègre et m'englobe. Une forme de communion avec l'ensemble de l'univers.

 

 

 

 

 

Une navigation moins éprouvante que prévue


nav-dans-canaux.JPG

nav avec vu sur aile

 

 

Nous avons eu dans la première partie, de Puerto Montt jusqu'au canal de Magellan, des conditions météo correctes: peu de brouillard, assez souvent du soleil et des vents moyennement forts. Malgré tout, j'ai trouvé la navigation dans les canaux moins périlleuse que ce que j'avais entendu dire.

 

 

Les canaux sont ,en général, sains. Les courants sont assez faibles, les surventes ,en sortie de canal, prévisibles. Ma connaissance des passes et lagons des îles du pacifique m'ont bien préparé à ce type de navigation. 

 

 

Il est certain qu'il faut être vigilant, prêt à toujours intervenir, prévoir avant de devoir subir.

Le froid et l'humidité sont vraiment omniprésents. Il faut être très bien équipé: le voilier tout comme l'équipage.

A l'intérieur des canaux, nous sommes bien protégés des vents forts qui soufflent dehors et qu'on affrontent sur les crêtes lors de nos balades à terre.

 

Merci aux Chiliens

Nous avons vraiment apprécié le contact avec les chiliens. Ils sont accueillants, ouverts et prêts à aider. Les rapports quotidiens avec les autorités militaires ont été simples et agréables.

saint-dans-chapelle.JPG

 

 

 

                                                                             Conseils aux futurs navigateurs

 

Je n'ai navigué qu'une saison d'été, mon expérience est limité. Je vous transmets des infos sur les quelques points qui me paraissent incontournables pour pouvoir apprécier en toute quiétude cet espace.

 

Un bateau marin et équipé pour le froid

 


guy-dans-le-cockpit--engonce-dans-ses-habits.JPG

 

 

Sur une période de plusieurs semaines, même en été, il faut s'attendre à subir des vents forts ( plus de 40 nœuds) pendant plusieurs heures. Le bateau doit être prêt, en bon état général et marin. Le froid oblige à agir efficacement et rapidement.

Matin Bleu a été complètement révisé avant de partir pour limiter les risques de pannes, difficilement réparables dans ce coin du monde.

 

 

 

Il est équipé d'un poêle qui a permis de nous chauffer au mouillage. Le mieux est un chauffage à air pulsé qui réduit l'humidité dans le bateau.

Nous n'avons pas utilisé le radar, ayant eu peu de brouillard.

Le téléphone satellitaire m'a permis d'avoir une météo quotidienne précise et à faciliter le contact avec les gardes côtes*.

* Lors de ce contact, on donne la position du bateau. Si un problème survient, les gardes côtes peuvent, ainsi, intervenir rapidement.

bateau-echoue.JPG

                                                                        cargo échoué au sud de Puerto Eden

 

 

Avant d'entrer au Chili:

il est préférable d'annoncer son arrivée par mail à controltraficopxm@directemar.cl ou au moins en VHF

Les autorités donnent un numéro d'identification pour le bateau, si vous les contactez à l'avance.

Vous pouvez demander d'aller directement à la marina oxceane à Puerto Montt pour faire les papiers d'entrée.

 

balade---guy.JPG

 

Avant de partir de Puerto Montt, il faut

 

rien oublier en vivre, carburant, médicament ...

avoir une bonne combinaison de plongée car il y a souvent des filets ou bouts provenant des fermes aquacoles flottant entre deux eaux qui peuvent se prendre dans l'hélice.

Posséder de bonnes bottes en caoutchouc pour les balades à terre.

 

 

 

 

 

 

 

 

mouillage.JPG

 

Pour les mouillages

 


Il faut prévoir d'être au moins deux pour ancrer le bateau. L'un d'entre nous allait à terre en annexe avec des amarres en polypropylène car elles flottent ( cela permet de manœuvrer sans risque de les prendre dans l'hélice).

 

 

 

 

 

 

 

 

                                           Nous vous souhaitons un voyage inoubliable

 

arrivee-sur-glacier.JPG

 

Pour des infos complémentaires, n'hésitez pas à nous contacter

A bientôt

Guy et Maryline

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 17:04
 

                           Les canaux de Patagonie, un moment d'éternité

  7 matin bleu dans canaux loin et haut

 

 

Les conditions de navigation

 

 

du Pacifique vers l'atlantique

Naviguer en partant de Puerto Montt pour rejoindre Punta Arenas ou le Cap Horn permet de bénéficier de vents favorables: Matin Bleu a ainsi pu déployer ses ailes tout au long des canaux. Nous n'avons presque pas utilisé le moteur.

A l'intérieur, protégée par les iles, la mer est souvent un vrai miroir et le vent souffle moins fort que dehors sauf dans certains passages ouverts.

10 vue panoramique nav canaux

 

Attention:      au golfe de Penas, c'est un endroit où le vent souffle en rafale avec une mer pouvant devenir très mauvaise, il est préférable d'attendre une météo correcte avant de s'y aventurer.

                       au détroit de Magellan où les passages Primera Angostura et Segunda Angostura connaissent des courants de marée musclés nécessitant de calculer l'heure de passage, surtout que les mouillages sont précaires dans cette zone, à éviter par vent fort.

A noter que les vents annoncés pour la sortie du détroit étaient de 30 à 40 nœuds , nous avons affronté des vents constants entre 50 et 60 nœuds.

 

 

echouage-a-puerto-montt-bis.JPG

 

 

 

 

le marnage

Il est environ de 3 à 4 mètres selon l'endroit (important à Puerto Montt , quasi nul à Puerto Eden). Cela entraine des courants de marée plus ou moins fort selon la configuration géographique.

 

 

 

 

 

 

 

arc en ciel

 

 

la navigation à l'intérieur des canaux

 

Elle est facile car les canaux sont en général profonds, avec une eau claire et les éventuels hauts fonds sont repérables grâce aux algues visibles de loin. Le balisage est bien entretenu et permet une navigation de nuit. Nous avons cessé de naviguer de nuit avec l'apparition des premières glaces dérivantes. 

 

 

 

 

 

 

les mouillages

J'avais préparé une route avec des mouillages repérés à l'avance avant de partir de Puerto Montt. Cela s'est avéré inutile. De nombreux abris sont possibles. Les fonds sont sains même à quelques mètres des parois rocheuses. Pour mouiller en toute sécurité, nous avons choisi des fonds de rivières où les couches d'alluvions déposés permettaient de limiter la profondeur ( en moyenne, l'ancre était posée à environ 20 mètre et nous reculions jusqu'à 5 à 10 mètres, très prés de la rive). Par contre, il est nécessaire d'aller à terre pour attacher le voilier par l'arrière avec 2 points d'ancrage (souvent des arbres).

mouillage étroit

 

Surveillance journalière par les gardes cotes

Nous devons informer les gardes côtes de notre position chaque jour, soit par VHF soit par mail. Nous avons eu de très bons contacts avec l'administration chilienne. Lors de notre changement de route, j'ai averti par mail les autorités. Cela n'a posé aucun problème.

 

 

 

Une nature insolite

 

Les paysages sont surprenants, souvent grandioses. Naviguer au milieu de ces montagnes ou glaciers laissent une impression étonnante. Le silence surprend.

labyrhinte-de-canaux.JPG

 

 

La vie animale est assez rare surtout dans le grand sud. A terre, au cours de nos balades, nous avons vu que très peu d'animaux seulement quelques oiseaux, dont un sur un morceau de glace flottante. 

oiseau-sur-glacier.JPG

 

 

Les poissons ont été surpêchés entrainant leur disparition et celle des pêcheurs. Il reste seulement des coquillages, entre autres des moules de taille impressionnante qui sont malheureusement mortelles lors de leur consommation!

otarie.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La végétation s'accroche aux parois rocheuses: des arbres au tronc sinueux, des bosquets d'arbustes souvent recouvert de mousse, quelques fleurs (été oblige!).

arbustes en fleurs

bois d'alerce tronconné

 

 

 

Les forets d'alerces ont été décimées . Le bois a été utilisé pour construire des bateaux mais aussi pour faire des maisons. C'est un des arbres les plus vieux de notre planète. Il met très longtemps à pousser( 1 mm par an), son bois est imputrescible et très dur. Il est maintenant protégé mais nous avons découvert des arbres abattus, sûrement braconnés qui n'avaient pas été récupérés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

terre humide avec mouillage

 

 

 

 

Lors de nos promenades, nous marchons sur un sol spongieux, recouvert de mousses denses. L'eau affleure à chaque pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La végétation se raréfie au delà des 52 ° sud. Le paysage devient plus minéral et les premiers glaciers apparaissent. Nous évoluons dans un décors cotonneux, gris et froid, avec pour seul bruit, le grondement et craquement des glaciers.

 

13 arrivée sur glacier

 

 

Nous vous laissons réver!

suite et fin dans le prochain article

A bientôt

Guy et Maryline

 

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 14:48

 

 

                  Les canaux de Patagonie: un moment d'éternité!

 

1 canal chacao

 

 

Après un mois de mer, je ne sais pas si nous sommes pressés d'arriver. Nous avons pris le rythme, les conditions de navigation sont agréables. Matin Bleu se laisse porter par cette longue houle du sud, le vent est stable, pas de grain à surveiller, la traversée pourrait encore durer plusieurs semaines. Nous avons l'impression de vivre hors du temps des hommes, avec pour unique compagnie: les albatros qui se détachent du gris du ciel et les étoiles qui brillent bas sur l'horizon lorsque le temps s'éclaircit.

La côte chilienne se précise. Maryline m'indique par mail les horaires de marées pour le passage du canal Chacao où il risque d'avoir du courant un peu fort et peut être des mascarets (Vagues pointues formée par le flux de la marée contre le vent) .

 

Le temps est à la pluie, la visibilité très réduite. Nous bénéficions d'une marée et d'un courant rentrant. Nous sommes accueillis par des phoques, des dauphins, des otaries et plein d'oiseaux. Une arrivée triomphale!

 

Cela fait longtemps que je rêve de naviguer dans les canaux de Patagonie: lieu mythique pour un marin grenoblois. Pour essayer de vous faire partager cette navigation dans ces lieux particuliers, je vais développer quelques points spécifiques:

  •  
    •  
      • la géographie variée et étonnante des canaux

      • la météo changeante

      • les conditions de navigation

      • une nature insolite

      • quelques impressions

      • conseils pour découvrir ce lieu

 

 

La géographie des canaux.

 

Les canaux coté pacifique

2 puerto montt


    • Puerto Montt ( 41.30° sud / 73° ouest) est une ville portuaire entourée de montagne. La ville est agréable, d’accès facile. La marina offre tous les services nécessaires pour préparer son bateau et refaire des appros pour la navigation dans les canaux.

    • Lors de notre descente vers le détroit de Magellan, le seul village de pécheur que nous verrons est Puerto Eden (49.56° sud / 74.24° ouest). Cet immense entrelac d'iles est inhabité3 puerto eden sous l'aile

    • .Nos seuls contacts sont les quelques voiliers quittant le Chili pour la Polynésie, que nous croisons au hasard d'un canal.

       

    • Il faut savoir apprécier la solitude et cette nature déconcertante: des montagnes qui tombent dans la mer. Parfois les canaux sont si étroits que j'ai l'impression de me promener sur un sentier alpin.

 

 

 

 

 

Au sud du canal de Magellan

 

 

  •  
    • A l'approche du canal de Magellan( 52° / 53° sud), le paysage devient plus minéral et les premières glaces apparaissent. Nous avons l'impression d'évoluer dans un monde différent: gris, humide et silencieux. Les voiliers se font plus rares. Le froid est plus intense malgré le rayonnement du poêle.

    • 4 glacier++

       

    • Nous entendons le grondement des glaciers lorsque nous nous approchons d'eux. Ce bruit est impressionnant, rendant cette masse de glace fragile et instable. Nous descendons jusqu'à 54.19° sud / 71.55° ouest avant de renoncer à passer par le Cap Horn et de décider de remonter sur Punta Arenas pour sortir par le détroit de Magellan.

 

La remontée du détroit de Magellan

  •  
  • mouillage dans canaux sans arbre++
    •  

    • Le paysage devient désertique, le vent souffle sur des plateaux où la végétation se fait rare. Après la montagne et les glaciers, nous longeons une côte plate, battue par les vent.

    •  

    • Punta Arenas est un ville qui nous donne l'impression d'être abandonnée, surement lié au froid intense qui sévit même en été. Le mouillage est précaire et très ouvert. Il n'y a pas de marina. Nous restons que le temps de faire les papiers de sortie et d'attendre une bonne météo qui tarde à venir.

 

 

 

La météo

 

l'été austral

  •  

    Nous avons navigué pendant l'été austral ( fin décembre à fin mars). Nous sommes arrivés le 16 février à Puerto Montt, un peu tard pour profiter longtemps des canaux mais les conditions de navigation dans le pacifique sud ont été excellentes.

5-calme-plat---soleil.JPG

 

Un été exceptionnel

  •  

    Nous avons bénéficié d'un été exceptionnel jusqu'à mi mars. Cette année, les dépressions sont passées très sud à un rythme tranquille. Nous avons pu avoir des vents portants entre 10 à 25 nœuds jusqu'au canal de Magellan. Surtout, nous avons eu du beau temps stable, peu de brouillard et pas de changement brusque des conditions. Nous n'avons pas connu les 4 saisons dans une même journée.

 

 

 

 

iridium

 

  •  

    Pour cette navigation, j'ai utilisé un iridium ( téléphone satellitaire) pour avoir une météo quotidienne très précise et fiable pour un cout raisonnable.

 

52° sud6-temps-gris-en-nav.JPG

  •  
    • A partir de 52° sud, avec les premières glaces, la température chute vite ( en dessous de 10°).

 

l'arrivée de l'automne

  •  
    • L'été s'est fini brutalement vers la mi mars. Les dépressions sont devenus plus nord balayant l'ensemble de la Patagonie de vents violents. Le temps est devenu instable, plus gris et froid avec des vents plus forts et changeants. La neige a fait son apparition dès le 22 mars avec l'eau à 1°, nous étions à plus de 54° sud aussi.

 

Punta Arenas

  •  
    • A Punta Arenas, les gens disent qu'il y a 2 saisons une froide et une très froide. Le vent qui arrive du pacifique sud souffle en force sur la ville. Venant du sud, il est plus froid rendant les conditions plus difficiles: vent à plus de 40 nœuds. La sortie a été musclée.

 

guy-dans-les-glacons.JPG

 

suite et fin dans la deuxième partie de cet article.

 

Nous avons eu du mal à obtenir internet dans notre nouveau logement... merci Orange!

Maintenant que nous sommes enfin installés avec tout le confort moderne, je reprends l'écriture du blog

 

Vos commentaires, avis et nouvelles sont les bienvenus.

 

 

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A bientôt

Guy et Maryline

 

 

 

 

 

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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 12:50

 

Les conditions de navigation dans le pacifique sud

 

 

Avant le départ

 

Je suis un peu inquiet, aller flirter avec les 50 ° hurlant n'est pas anodin. Pour trouver des vents portants, je vais devoir descendre en dessous des 40 ° sud.

Les vents d'ouest vont nous porter jusqu'au sud Chili mais au cours des semaines que va durer la traversée, combien de dépressions vont nous dépasser et avec quelle force de vent?

Les météo en octobre, novembre montrent des systèmes dépressionnaires avec des vents parfois très forts surtout vers les cotes chiliennes.

Début décembre, les vents se calment, les dépressions passent plus sud.

Par contre, la zone tropicale connait des conditions plus mouvementées. Nous sommes en période cyclonique et déjà des premières alertes nous font craindre une année agitée dans le triangle Fidji, Australie, Nouvelle Zélande entrainant des perturbations dans le sud.


opua NZ

 

Nouvelle Calédonie, Nouvelle Zélande

 

Départ le 1 janvier avec soleil et vent de sud est de 15 nœuds

Le bateau est calé avec 1 puis 2 ris dans les ailes, j'essaie de récupérer des fatigues des préparatifs et des dernières fêtes d'adieu. Arthur et Mathieu sont en forme et découvre étonnés les qualités de Matin Bleu:  

      • le peu de gite du voilier,

      • sa vitesse malgré le prés serré

Le lendemain, le vent forcit. La mer est plus dure mais Matin Bleu poursuit sa route.

Les vents de sud est entre 15 et 25 nœuds nous font faire une route nous rapprochant des cotes NZ. Nous sommes au près serré tout le long de cette descente mais nous arrivons à faire route sur un seul bord.

Vu le départ un peu tardif, nous décidons de ne pas nous arrêter en Nouvelle Zélande et de faire route directe jusqu'au Chili. Mais les lazy-jacks* que j'ai remplacés avant le départ montrent des signes de vieillissement précoce. Le bout utilisé ne supporte pas les cisaillement infligé par le mouvement. Je l'ai acheté en Australie et mon anglais succinct ne m'a pas permis de bien comprendre la composition de la matière utilisée. En tout cas, il est trop raide et en raguant sur les lattes il s'use prématurément.

Les lazy-jacks doivent être changés. Il est plus simple de nous arrêter à Opua pour le faire à l'abri de la houle.

* les lazy-jacks guident la voile lors des prises de ris et permet de la ranger rapidement dans les lazy-bags.

 


lazyjacks

 

 

Opua: 35°.18 sud / 175°.07 est

arthur surf

Arrivée le 6 janvier dans la matinée

Notre escale va durer plus longtemps que souhaité.

Les autorités vont mettre du temps pour venir faire l'entrée. Nous ne pouvons pas aller à terre pendant 2 jours: histoire de douanier malade. Les phytosanitaires vont repartir avec nos légumes et fruits. Un mois d'appro... le sac est lourd et ils ont l'air content de leur passage sur le voilier. Nous, un peu moins. Mais bon c’est la règle du jeu. Dans ce coin de pacifique, nous ne devons pas amener de produits frais sous peine de se les voir confisquer. Les pays préservent ainsi leur intégrité écologique.

La réparation se fait vite. Nous prenons le temps de visiter... un peu; de revoir les amis et Arthur sa famille qui visite la Nouvelle Zélande.

Pour le départ, nous mettons 3 jours à faire notre sortie car il faut prévenir les autorités 3 jours à l'avance et nous n'avons compris cette subtilité qu'à ce moment là.

 

 

Les 40° sud

 

Départ d'Opua le 15 janvier, déjà!

L'été austral est bien entamé, les jours filent. Je pensais approcher du Chili à cette date pour pouvoir profiter pleinement des canaux.

Plus de 5300 milles à parcourir dans des latitudes connus pour leurs vents violents et surtout pour les déferlantes qui secouent. Nous ne reverrons plus la terre avant au moins 4 semaines.

Nous sommes fin prêts et avons envie de cavaler, surtout, j'ai hâte de savoir comment se comporte Matin Bleu avec du portant musclé.

 

Mais les cyclones Vania puis Zelia qui s'amusent près des cotes de Nouvelle Calédonie viennent perturber les vents d'ouest qui devaient nous pousser. Le vent nord, nord ouest des premiers jours va passer à l'est et nous allons nous retrouver au près avec des vents de plus en plus fort jusqu'à 30 nœuds de vent réel. La mer devient difficile à négocier mais Matin Bleu passe sans être freiner. L'équipage souffre plus. Heureusement que la capote nous préserve des embruns!

Malgré 4 ris dans les ailes, le voilier poursuit sa route à 7 nœuds, mais la houle croisée nous force à réduire l'allure, en réglant l'incidence des ailes. Au bout de 3 jours de conditions pénibles où mer et ciel anthracite se confondent, le vent tourne nord ouest et nous pouvons enfin dormir à plat.

Le voilier n'a pas souffert pourtant il a tapé dans la vague et la mer a rincé le pont, comme jamais.

Après ses 3 jours mouvementés, je me sens un peu lunaire.

 

Puis nous nous avons trouvé l’autoroute du sud

 

lessive dans les 40°

Le vent va osciller de nord ouest à sud ouest et rarement dépasser force 4 à 5. Matin Bleu va couvrir entre 170 et 210 milles par 24 h, en fonction des conditions météos.

 

Matin bleu va battre son record de vitesse en frôlant deux fois les 220 milles en 24 heures avec 20 / 25 nœuds de vent ¾ arrière et 2 ris dans les ailes en ciseau.

 

Les conditions n'ont jamais été extrême au cours de cette traversée. Nous allons même connaître des périodes de vent faible. Vers le milieu du pacifique, nous avons attendu le vent en baissant les voiles ailes et en profitant d'une journée farniente … comme au mouillage ! ( lavage, sieste à plat, lecture et film.)

 

 

Cette année, les dépressions sont passées très sud et nous avons pu profiter d'un vent suffisant sans avoir besoin de descendre trop bas. Nous sommes restés aux alentours des 40° avec quelques jours vers les 42 / 43° sud.

 

Guy accordeon

Ce qui nous a le plus étonné:

    • la longue houle d'ouest. Ici, la mer n'est pas croisée et le voilier peut surfer sur des vagues bien ordonnées.


    • Le vent est régulier, sans grain à craindre. Si une dépression approche, le vent monte progressivement en intensité. Nous avons le temps de réagir. Parfois, nous ne touchions pas aux réglages des voiles ailes pendant 3 à 4 jours

    • .

    • Le temps gris. Le soleil a été rare, le froid ne fut pas intense mais l'humidité constante pénètre jusqu'à la moelle épinière. Naviguer constamment sous un ciel plombé n'est pas agréable.

    • Les albatros qui se posent n'annoncent pas nécessairement de tempête.

 

 

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à bientôt

Guy et Maryline

 

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 10:05

 

 

 

Préparation du voyage du voilier Ailé Matin Bleu

de Nouvelle Calédonie en France

 

 

 

vue-voilier.JPG

 

 

Pour ce retour de Matin Bleu, j'ai opté pour une route passant par le sud Chili et je sais que je risque de croiser, au delà des 40° sud, quelques dépressions un peu creuses apportant vent fort et vagues impressionnantes.

 

J'ai confiance en Matin Bleu. Après 40 000 milles sur les océans, j'ai pu apprécier son comportement par tout temps et toutes conditions. Mais plus de 15 000 milles de navigation entre la nouvelle Calédonie et la France dont plus d'un tiers dans le grand sud demande une préparation rigoureuse.

Il est indispensable d'effectuer une révision générale et quelques modifications.

 

Je vérifie:


moteur.JPG

 

 

 

 


  •  
    • le moteur, le démarreur et surtout l'alternateur qui peut devenir indispensable pour l'énergie du bord.

    • l'état du joint tournant du presse étoupe ainsi que les vannes pour éviter tout risque d'entrée d'eau.

    • l'ensemble du système de barre et des drosses

    • la partie mécanique du pilote

    • le poêle qui va devoir reprendre du service

 

 

 

 

 

 

Je change:

  •  
    • les joints des capots de pont

    • les drisses et les lazy-jacks

J'installe:

  •  
    • un radar pour la navigation dans les canaux de Patagonie où le brouillard est fréquent

    • une pompe à l'avant au cas où le voilier percute un objet non identifié.

    • Sur chaque coffre intérieur, un système de fermeture. Dans ces latitudes extrêmes, une déferlante peut coucher le voilier. Il est important que limiter les dégâts en s'assurant que tout est bien fixé.

Je ferme:

  • interieur-cockipt.JPG
    • le cockpit pour être à l'abri des embruns et du vent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je refais:

  •  
    • le haut des voiles Ailes. Si je dois étaler plus de 50 nœuds de vent, je ne veut pas m'inquiéter de l'état du tissu des voiles.

 

Je mets en place l’iridium sur Windows 7 de mon ordinateur. Après avoir réglé quelques problèmes d'incompatibilité grâce à l'aide de Stéphane, un ami navigateur, le système fonctionne. Je vais pouvoir recevoir et envoyer des messages internet pendant les traversées. Nous allons ainsi instaurer un dialogue journalier avec Maryline qui pour une fois restera à terre.

 

La meilleure saison pour naviguer dans le pacifique sud et les canaux de Patagonie, c'est pendant l'été austral: de décembre à mars. J'ai prévu de partir vers la mi décembre. Mais les travaux m'accaparent beaucoup et Maryline n'est pas là pour m'aider dans le quotidien et les préparatifs du départ.

 

Ne rien oublier:


    • le plein des bouteilles de gaz
    • les produits de base: farine, sucre, café, soupes, conserves, produits d'entretien

    • le frais: légumes, fruits, viandes qui se conservent un peu, œufs, fromages...

    • pour l'eau, le voilier est équipé d'un dessalinisateur

    • le plein de gas-oil et d'essence

Les équipiers viennent vivre sur le voilier quelques jours avant le départ. Ils m'aident à ranger et à terminer quelques travaux.

 

Nous quittons Nouméa que fin décembre, avec un peu de retard sur les prévisions.

Une dernière rencontre dans le lagon qui nous permet de passer le réveillon du 31 avec les Renards de Mers, amis que nous avions rencontrés à Nouméa lors de notre premier voyage en 94. En levant l'ancre, je sais que, cette fois, nous risquons de ne pas nous revoir de si tôt.

 

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