Sommaire:
1°) des voiles classiques aux voiles modernes:
contraintes liées au vent
quelques explications techniques
classifications: voiles auriques, carrées et triangulaires avec la descriptif des voiles bermudiennes qui équipent les voiliers modernes.
2°) la présentation de voiles alternatives
lesdifférents essais existants
notre expérience des voiles de jonque gréant notre premier voilier Aliénor.
3°) les voiles ailes Matin Bleu:
conception,
fonctionnement,
retour sur notre expérience.
1°) des voiles classiques aux voiles modernes
Une brise légère au parfum sucré gonflant un bout de tissu tenu par un bâton sur quelques planches voguant au gré des vagues et le monde s'ouvre à nous. Pour aller rejoindre l'île voisine, pour pêcher les poissons prédateurs à la chair succulente, l'homme a su utiliser l'énergie du vent pour se déplacer sur l'eau.
Au cours de nos voyages, nous avons ressenti la magie de sillonner les océans grâce à la simple force du vent. La navigation hauturière a un côté extraordinaire: envie de rejoindre une nouvelle terre, il suffit de lever l'ancre ou larguer les amarres, de hisser la voile et de se laisser porter par les vents en souhaitant qu'il soient favorables. Un matin, la côte se dessine à l'horizon indiquant l'arrivée proche et le plaisir de découvrir une nouvelle baie.
Le bateau à voile est et reste une merveilleuse invention qui a permis à l'homme de se déplacer et de faciliter son quotidien sans avoir besoin d'utiliser des énergies fossiles couteuses et polluantes.
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.antoinerioux.com/
Les contraintes liées au vent
De la simple barque de pécheur portant une voile sommaire au voilier de course moderne au gréement sophistiqué, nous sommes tous confrontés aux mêmes contraintes imposées par un vent changeant.
Le vent n'étant constant ni en force ni en direction, il a toujours été nécessaire de pouvoir jouer sur la taille de la voile et son orientation pour conserver ou améliorer la performance du voilier. Et c'est là que les choses se compliquent.
Comment avoir une voile:
bien gonflée c'est à dire bien orientée par rapport au vent pour permettre au voilier d'atteindre sa vitesse optimum
avec la taille adéquat: si le voilier est sur-toilé, le bateau gite plus, le gréement souffre avec des risques d'incident comme des déchirures de la voile, des pièces qui se cassent... s'il est sous-toilé, il est moins performant, va moins vite et subit plus les vagues...
tout en gardant un système de voilure simple permettant de manœuvrer le voilier rapidement, facilement sans trop d'effort; aisé à fabriquer, mettre en œuvre et robuste pour limiter les risques de casse.
Quelques explications techniques:
La voile est composée de pièces de toile ou de tissu, (laizes) qui, gonflée par l'action du vent, permet la propulsion des navires. Ces laizes sont découpées et cousues de manière à constituer un creux qui détermine le rendement aérodynamique de la voile.
Précisions sur des termes techniques:
Le battant est la longueur de la voile; le guidant, la hauteur.
Les écoutes sont les cordages placés aux angles inférieurs (les points d'écoutes) servant à orienter la voile.
Pour une voile aurique ou triangulaire, l'angle supérieur s'appelle le point de drisse et l'angle inférieur, le point d'amure, le côté libre de la voile: la chute.
Pour une voile carrée, le coté supérieur se nomme l'envergure; le côté inférieur, la bordure.
La voile pour capter au mieux le vent a besoin
pour être tendue vers le haut: d'un mât tenu grâce à des haubans
pour être bien gonflée: de différents espars comme la bôme, le tangon...
pour être orientée: d'un système de cordages appelé les manœuvres courantes
pour faire fonctionner ces cordes si le bateau est grand: d'accastillage du type treuil, winch, rail d'écoute...
Si l'homme depuis la préhistoire a su se déplacer sur l'eau avec des embarcations simples, il n'a eu de cesse de vouloir perfectionner les bateaux pour répondre à ses besoins tout en améliorant leur performance. Au début du 20° siècle avec les grands voiliers, le système de voilure est devenu très complexe avec parfois jusqu'à 4 même 5 mâts, plus de 40 voiles à brasser, des kilomètres de cordage à manipuler...
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ee/Tall_ship_Christian_Radich_under_sail.jpg
Les différentes voiles classiques
L'imagination de l'homme a pu s'exprimer pleinement avec la mise au point des différentes voiles. Il existe une multitude de formes, de tailles et d'espars selon les techniques existantes, l'usage du voilier, les matériaux disponibles.
On peut classer les voiles en 3 grands groupes:
les voiles auriques
les voiles carrées
les voiles triangulaires
Les voiles auriques
Son nom viendrait du latin auris voulant dire oreille. La partie supérieure d'une voile aurique est attachée à la corne (vergue placée en oblique).
Il existe de nombreuses déclinaisons:
la voile aurique au sens strict, ou voile à corne. C'est une voile dont la forme quadrangulaire non symétrique est limitée par 3 espars : la mât à l'avant, la bôme ou le gui en bas et la corne ou le pic en haut.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fe/Atalanta.jpg/800px-Atalanta.jpg
la voile houari, est une voile à corne très apiquée, c'est l'ancêtre des voiles bermudiennes;
la voile au tiers: elle est suspendue à une vergue sans être tenue par le bas, l'écoute est directement amarrée à la voile. Elle est adaptée aux petites embarcations maniables par un seul homme (nombreuses en Bretagne)
les voiles à livarde: type optimiste, yôle de Martinique...
les voiles de jonquesont des voiles lattées traditionnelles en Asie, (se reporter à l'article n°2 portant sur les voiles alternatives)
Les voiles carrées
Ces voiles sont suspendues à des vergues (espars situés en travers du mât qui soutiennent les voiles)
Elles sont connues au moins depuis l'antiquité de la Baltique à la méditerranée mais elles sont présentes aussi en Afrique, Asie ou Polynésie.
La forme est plutôt rectangulaire ou trapézoïdale, symétrique.
http://media.rtl.fr/online/image/2010/0512/5940480908.jpg
Les voiles carrées primitivessont portées par un seul mât sur de petites embarcations, facilement manœuvrable par un seul homme.
Ces voiles se sont sophistiquées au cours des siècles. Au début du 20° siècle, les grands voiliers portent plusieurs mâts: pour deux- mâts, on parlait de bricks-goélettes ou brigantines; de trois-mâts de goélettes ou barkentines, voire de 4 mâts: de goélettes.
Chaque mât porte plusieurs voiles dont l'ensemble est appelé un phare carré. Les voiles sont disposées l'une au dessus de l'autre jusqu'à 5 voire 6 voiles rendant les manœuvres plus compliquées et dangereuses puisqu'il faut monter dans le mât pour les ferler (pour réduire la prise au vent de la voile affalée). C'est le travail des gabiers, véritables acrobates défiant le vide malgré le mouvement du voilier.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/74/SV_Royal_Clipper2.JPG
Les voiles triangulaires
Ce sont les voiles les plus installées sur les voiliers modernes.
Les voiles triangulaires sont :
Le foc est une voile d'avant, retenue par un câble (souvent un étai). Cette voile ne subit par la perturbation d'un espar rigide (mât)
Sur les bateaux anciens, il pouvait avoir 5 à 6 focs de tailles différentes (trinquette, grand foc, foc volant...) qu'on installait selon la force de vent.
Sur les voiliers modernes, le foc est souvent devenu la plus grande voile du système propulsif. On trouve:
Le génois à enrouleur permet de réduire la toile en toute sécurité.
Le spi est une grande voile légère de portant pour le petit temps.
Les voiles d'étaisont portées entre les mâts. Ellescomplètent la voilure des grands voiliers anciens. Quelques exemples de nom: la grand voile d'étai, la voile d'étai de grand hunier, la voile d'étai de perroquet, le diablotin...
La voile latine est le gréement traditionnel des embarcations méditerranéennes (le boutre, le pointu, la felouque...).La voile est tenue par un mât et une antenne (la grande vergue) qui croise le mât et descend jusqu'à l'avant du bateau où elle est fixée. Au virement de bord, il faut changer l'antenne de côté par rapport au mât pour que la voile ne se trouve pas plaquer sur le mât mais cette opération se relève impossible sur les bateaux de grande taille.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Voile_latine
La voile bermudienne portée par un gréement marconi:est la voile située à l'arrière d'un mât unique. C'est la grand-voile.
Voile bermudienne car elle est apparue dans la région des Bermudes
Gréement marconi vient du nom de l'ingénieur Marconi qui l'a mis au point.
A l'arrière du mât vertical, le guindant de la voile est maintenue par des coulisseaux sur un rail. La bordure (le côté inférieur du triangle) est tenue par la bôme.
Le creux de la voile se règle en orientant la bôme. On parle de:
border la voile en approchant la bôme de l'axe ce qui permet d'aplatir la voile (loffer) ou choquer la voile en éloignant la bôme de l'axe ce qui creuse la voile (abattre)
http://www.allures.fr/ Allures_40_1338993389
C'est la voile la plus répandue en raison de sa polyvalence, de ses performances et de ses facilités de manœuvres par rapport aux voiles classiques.
Pourtant, pour un néophyte, il est loin d'être évident de naviguer sur un voilier de croisière. D'abord, il faut retenir les termes techniques, ensuite essayer de comprendre à quoi servent les différents cordages et éléments d'accastillage et surtout ne pas se rater lors des manœuvres.
Pour réduire la voilelors du passage d'un grain, s'il suffit d'enrouler le génois, pour la grand-voile, il est nécessaire de mettre le bateau face au vent et de le maintenir contre vent et vagues car la voile doit faseyer ( ne plus être soumise à la force du vent)pour pouvoir coulisser le long du mât. Le voilier va subir la mer pendant tout le temps de la manœuvre, la voile va battre tant qu'elle n'est pas retendue. C'est bruyant, stressant surtout si un coulisseau coince, ou si le vent forcit avant que la voile soit réduite. Une fois la prise de ris effectuée, le voilier reprend sa course. Après le passage du grain, il faudra renvoyer de la toile en effectuant la même opération en espérant que le prochain grain tarde à venir. C'est pourquoi, beaucoup de voiliers naviguent sous toilés lors des grandes traversées pour éviter de réduire en urgence la toile lors d'une survente et si le voilier navigue trop toilé, il court le risque de casser des pièces du gréement ou déchirer de la toile.
L'entretien de ce gréement demande de la vigilance. Les haubans ou étais doivent non seulement être changés tous les 10 ans mais ils doivent être contrôlés régulièrement pour détecter tout vieillissement précoce.
L'industrie nautique ne cesse d'améliorer ce type de gréement, pourtant beaucoup de plaisanciers aimeraient trouver un système de voilure plus simple tout en gardant un voilier performant à toutes les allures.
Garder l'esprit d'un optimiste: une barre, une voile, une écoutesur les voiliers de croisière.
Pour plus d'informations sur les voiles classiques, vous pouvez consulter les sites suivants:
http://sitecon.free.fr/voiles/voiles.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Voile Voile(navire) - Wikipédia
http://tradboats.blogspot.fr/2009/08/les-sortes-de-voiles-2.html
http://www.bretagne-atlantic-yachting.euhttp
www.allboatsavenue.com/reduire-la-grand-voile-une-manoeuvre-delicate
Vos reflexions, conseils, interrogations, commentaires sont toujours les bienvenus.
Merci
Guy et Maryline